La radiologie fait partie intégrante de notre profession depuis son apparition et le développement de notre pratique est intimement lié à l’évolution de cette technologie.
S’il détient un permis de radiologie lié à son permis d’exercice, un chiropraticien peut effectuer ce type d’examen au sein d’un laboratoire de radiologie spécifique. Au Québec, le Laboratoire de santé publique du Québec (LSPQ) est responsable de délivrer les permis relatifs à ces installations et d’appliquer le Règlement1. Certains articles de ce règlement font référence à l’utilisation de protections plombées à différentes fins, voici des précisions à ce sujet.
Protection des personnes autres que les patients
Le règlement prévoit que le personnel doit se protéger des rayons X en se tenant dans une cabine de contrôle, derrière un écran, ou en portant des vêtements protecteurs (tablier plombé) (art. 186) et que ces derniers doivent être disponibles. Ces vêtements protecteurs doivent être utilisés si le personnel, ou un accompagnateur, doit se tenir auprès du patient. À la suite d’échanges avec le LSPQ sur l’application de cette disposition, et en considérant le contexte de l’utilisation de la radiologie en chiropratique, il a été convenu que si le personnel peut se protéger par un autre moyen et qu’il n’y a jamais d’accompagnateur auprès du patient lors de l’exposition, les installations seront désormais jugées conformes malgré l’absence de ces protections. Si cette situation se présentait, le chiropraticien devrait orienter son patient nécessitant un examen radiologique vers une clinique adéquatement équipée (collègue ou centre de radiologie).
Protections plombées — nouveau consensus
Dans un objectif de protection des patients face aux radiations ionisantes, il est d’usage de recourir à différents caches ou protections plombées pour tenter de limiter cette exposition. Cependant, les connaissances modernes démontrent maintenant que, pour le patient, cette pratique n’amène aucun bénéfice et occasionne potentiellement un faux sentiment de sécurité et de la désinformation. Cette position fait maintenant consensus auprès de nombreuses associations du domaine de la radiologie médicale2.
En revanche, l’obligation d’utiliser ces caches est spécifiquement inscrite dans le Règlement d’application de la Loi sur les laboratoires médicaux et sur la conservation des organes et des tissus (art. 193). L’Ordre a adhéré à un énoncé de position regroupant les ordres concernés afin de demander au ministère de la Santé et des Services sociaux les modifications réglementaires nécessaires à cette évolution et participe activement à la rédaction de lignes directrices communes qui permettront d’orienter ces changements de pratique.
Conséquemment, vous devez continuer d’utiliser ces mesures de protection au patient tant que ces changements réglementaires ne seront pas en vigueur. De plus, ces changements de pratique devront s’accompagner de mesures de formation continue, de communications et d’éducation afin de ne pas générer d’inquiétude et de confusion de la part du public, incluant les autres professionnels avec qui nous interagissons.
1 Règlement d’application de la Loi sur les laboratoires médicaux et sur la conservation des organes et des tissus qui détermine les modalités d’encadrement de ceux-ci.
2 AAPM Position Statement on the Use of Patient Gonadal and Fetal Shielding